Jessica

J'arrive sur le trottoir, je n'en reviens pas, enceinte moi, à 40 ans. Un sentiment de joie s'empare de moi et j'aime déjà ce petit être qui grandit dans mon ventre. Mais j'ai aussi très peur, comment Ross va t-il réagir, nous n'avons jamais parler d'enfants, il doit penser comme moi que nous sommes trop vieux tous les deux. S'il n'en voulait pas, qu'est-ce que je vais faire s'il ne veut pas de cet enfant, de son enfant. Est-ce que je suis prête à renoncer à ce cadeau par amour pour lui ? Où bien sera t-il heureux d’être enfin père ? Autant de questions auxquelles aucune réponses ne me parviennent, il n'y a qu'un moyen de le savoir. Je hèle un taxi et rentre à la maison. Durant tout le trajet je pense à notre vie à tous les trois, Ross fera un merveilleux père, il est tellement doux et attentionné, je suis sûr que si c'est une fille elle mènera son papa par le bout du nez et si c'est un garçon j'aimerais qu'il ai le même regard que son père, doux et d'un vert à couper le souffle. En arrivant devant chez lui je suis persuadé que je vais le rendre très heureux. Je reste quelques minutes dans le taxi pour reprendre mes esprits, je paye le chauffeur et je descends. La voiture démarre, je suis seule sur le trottoir et je profite de ces derniers instants de bonheur où moi seule connaît la vérité. J'aime déjà ce bébé, notre bébé. Je traverse la rue et mon regard est attiré vers les baies vitrées de la cuisine, je vois Ross et...Mary ! Oui, le déjeuner, j'active le pas sans les perdre du regard quand un sentiment étrange me fait m’arrêter et je reste immobile toujours en les observant. Mary s'approche de lui, il recule, elle avance encore et lui prend la main pour la déposer sur son ventre. Je ne réalise pas tout de suite, je vois Ross immobile lui aussi, sa main sur le ventre de Mary, puis dans un élan il la plaque au mur et se colle contre elle. Elle sourit pendant qu'il lui murmure quelque chose à l'oreille. J'ai la tête qui tourne et la nausée revient. Je cours en direction de la route et j'ai juste le temps de m’arrêter avant qu'une voiture ne manque de me percuter, je vomis et me mets à courir. Quand j'arrive chez moi, mon téléphone et saturé de messages de Ross.