Extrait
Chapitre 1
C’était un jour comme les autres. La route défilait tel un ruban d’asphalte continu. Assis au volant de sa vieille Renault 5, Sébastien avait la tête ailleurs. Il venait de perdre sa mère depuis peu et comme pour beaucoup d’enfants elle représentait énormément pour lui. Elle était à la fois sa confidente et sa conseillère. Lorsqu’il connaissait des déboires elle était toujours présente. Après sa disparition, le reste de la famille s’était dispersé. Il pensait à tout et à rien…
« Maintenant que papa n’est plus là, maman non plus, on est la génération des « suivants ».
Sébastien pensait et s’exprimait à voix haute, seul dans sa voiture.
« Je sais maman. Comme tu me le disais souvent, la mort n’est que le commencement. Ce n’est que l’enveloppe physique qui s’en va. Mais, j’aimerai tellement te serrer contre moi en ce moment. »
Il prit de grandes inspirations et expirations au moment où il arriva devant la maison familiale.
Ce n’était ni un domaine, ni un château. Juste une simple maison avec un peu de terrain devant et derrière, un garage mais c’était surtout le nid douillet où l’on aimait se retrouver. Ce jour-là il était seul. Il avait récupéré un jeu de clés chez le notaire. Il ouvrit la porte. Il y avait toujours cette odeur particulière de cuisine qui flottait dans l’air. Sébastien sourit en pensant à cela. Il fit le tour de la propriété et revint à l’intérieur. Dans le garage collé à la maison, il regarda en l’air. Il saisit un escabeau pour soulever la trappe et monter. En haut, il restait de vieux cartons, de vieux jouets entreposés çà et là, des souvenirs d’enfance, pour la fête des pères et mères, des années d’école. Ses parents avaient tout gardé.
C’est en fouinant un peu qu’il tomba sur un carton à ses initiales. Il ne s’en souvenait pas et cela l’intrigua. Délicatement il déplia l’emballage. Il vit quelques objets personnels et le vieux sac à main de sa mère, à demi enveloppé dans du papier kraft. Une inscription « pour Sébastien ».
Il hésita longuement avant d’ouvrir l’objet. Il ressentit quelque chose de bizarre comme si, lui seul avait était attiré par ce sac. Il finit par l’ouvrir. Ce qu’il y découvrit, il ne le savait pas encore, allait changer complètement sa vie et l’amener très très loin.
Le sac à main portait les initiales de sa mère. Comment s’était-il retrouvé dans ce carton qu’il avait récupéré après la mort de ses parents ? Il ne le savait même plus. La main tremblante, il ouvrir délicatement la boucle sous laquelle se trouvait un bouton pression. Le regard embué, il continua doucement. A l’intérieur, il découvrit différents papiers : le permis de conduire, diverses photos de ses parents et lui. Il était bien loin le temps où toute la famille, frères et sœurs, oncles et tantes, cousins et cousines, était réunie autour d’une grande table. Les souvenirs remontèrent à la surface plus vite qu’il ne le pensait. Il les revit tous, comme s’ils étaient encore devant lui. Il ne se rendit même pas compte que des larmes ruisselaient doucement sur ses joues. Les rires et les conversations d’antan lui manquaient beaucoup. Il revit le doux visage de sa mère quand elle lui prodiguait des conseils avec bienveillance. Il se dit qu’il aurait dû les suivre, mais la vie en avait décidé autrement.
Sa main plongea une nouvelle fois dans le sac. Il y trouva encore des papiers : de vieilles factures, une liste de courses. Il regarda encore. Un sourire s’afficha sur son visage. Une petite enveloppe jaunie par le temps attira son attention. Il fut surpris par ce qui était écrit dessus. Il lut l’inscription « A n’ouvrir que lorsque tu seras prêt ». Dans l’enveloppe il sentit un petit objet.
« Tiens ! On dirait un caillou ou un truc de ce genre ».
Il s’empressa de décacheter l’enveloppe et retourna l’objet de sa curiosité. Effectivement, une petite chose tomba sur son pied. Elle était hexagonale et noire, mais aussi très brillante. Il la prit et la plaça dans le creux de sa main gauche. Là, elle se mit à briller de mille feux.
« Qu’est-ce que c’est ça ? Une Pierre précieuse ? »
Le contenu de la lettre comportait également deux grandes feuilles pliées. Bien que jaunies aussi par le temps, on voyait bien les caractères. Il reconnut l’écriture de sa mère. Il posa la Pierre à côté de lui et se mit à lire à voix haute.
« Mon petit Sébastien, si tu trouves cette enveloppe et que tu es en train de lire son contenu, c’est que le temps est venu pour toi de connaître la Vérité. Nous avons fait, ton père et moi, tout ce que des parents pouvaient faire pour leurs enfants. La vie n’a pas été facile pour nous, mais je sais que tu feras selon ton instinct. J’ai placé tous mes espoirs en toi et je te confie cette Pierre de Vérité. Place-la dans ta main et contre ton cœur, ensuite regarde si elle brille de mille feux. Si tel est le cas, alors je ne me serai pas trompée. La Pierre de Vérité te servira à ouvrir le vieux grimoire de famille quand tu l’auras retrouvé. Tout cela doit te paraître bizarre, mais il faut que tu saches qui tu es.