Extrait
Chapitre 1
Journal de bord du Commandeur Enuy, Vaisseau Loimax, année galactique 7691.60.50 .
Cela fait bien longtemps que nous avons quitté notre système solaire. Tous les vaisseaux qui ont pu regagner le point de rencontre avant l’extinction des nôtres, sont parmi nous. Seul le Conseil des Sages est au cœur de notre flotte. Après bien des périples, nous sommes parvenus à atténuer nos craintes. La flotte, composée de 70 vaisseaux de guerre, entoure celle qui nous permet de survivre dans l’immensité de l’univers. Notre planète nous manque à tous, et parfois, nous avons grande envie de rentrer chez nous. Malheureusement, il n’y a plus de chez nous. La surpopulation et le manque de vigilance vis-à-vis de nos ressources nous ont contraints à l’exil. Depuis l’explosion de notre planète, nous errons dans le froid glacial à la recherche de ce que les Sages appellent Gataere aujourd’hui ? Existe-t-elle vraiment ? De toute façon, nous n’avons plus le choix. Il nous faut la trouver avant de manquer de tout. Certes, nous avons pu nous ressourcer sur certaines planètes au péril de notre vie, à cause des autochtones qui n’appréciaient pas notre présence. Nous avons au aussi des avaries, suite à des querelles intestines sur la succession de notre Empereur. Les différents prétendants pensant mieux faire que les autres. Tout ceci me dépasse et je préfère rester à ma place. Je viens de recevoir un appel du conseil des Sages qui me réclame. Je ne sais pas encore de quoi il retourne, mais cela parait très important.
Enregistrement des données.
Interruption du journal de bord.
Le Commandeur Enuy prit une veste derrière lui et éteignit son journal. Au-dessus, un hologramme représentant une femme et deux enfants jouant avec une petite bête à cinq pattes, s’effaça en même temps qu’il sortit de sa chambre. A l’extérieur, tout le monde semblait excité. Lorsqu’il en demanda la raison, on lui répondit qu’on venait de faire une découverte importante.
— Votre présence est vivement sollicitée auprès du vaisseau du Conseil des Sages, monsieur !
— Je vais de ce pas à la salle de télépointage. Merci 6-4-T.
6-4-T était un androïde qui avait de multiples fonctions. De forme humanoïde, sa texture était proche de celle de la peau, mis à part une brillance de celle-ci. Sa voix était métallique, ce qui le différenciait du reste de l’équipage.
Enuy apparut dans le vaisseau du Conseil des Sages. Celui-ci était immense et très bien protégé. Il possédait plusieurs niveaux qui servaient entre autres de bibliothèque galactique. Il était très important pour tous, car à présent, il était la mémoire de ce peuple en exil.
Goherium était une planète d’un système très lointain. La vie y était abondante, et ses ressources impressionnantes. Pourtant, ses habitants, les goheriumiens profitèrent au maximum de celles-ci. De taille moyenne, ils avaient l’apparence d’humains avec de gros sourcils et des yeux vert pâle. Ils ne prêtèrent pas attention aux richesses que pouvait leur donner leur planète, et à mesure que le temps passait, les ressources s’épuisèrent, et la demande, de plus en plus forte à cause de la croissance démographique, provoqua un dérèglement du milieu naturel. De gros cataclysmes eurent lieu. Des espèces, moins évoluées, disparurent. Le climat changea radicalement. Devant l’urgence de ce qui devait arriver, les habitants comprirent que la fuite serait la meilleure des solutions, à condition de ne se satisfaire que du minimum. Des vaisseaux avaient été prévus pour une invasion qui aurait été salutaire, mais jusqu’à aujourd’hui, aucune planète n’avait les conditions de vie identiques à Goherium, et les seules qui pouvaient faire l’affaire étaient très bien protégées par leurs habitants. Contraints à l’exil, la planète de Gohérium explosa lors d’un séisme pharamineux, engendrant la destruction des lunes avoisinantes, et déréglant le système en question. La flotte eut juste le temps de le quitter lorsque ces évènements se produisirent.
Le Commandeur Enuy se présenta devant le Conseil, dirigé par douze membres, tous très vieux, mais dont le niveau intellectuel dépassait largement celui des autres.