Chapitre 1
Death Valley, National Park, Californie, Etats-Unis…

La journée avait commencé par un superbe lever de soleil et celui-ci chauffait sérieusement. Loin de toute habitation, dans un paysage de fin du monde, les vastes étendues de sable de couleur ocre et marron clair, n’en finissaient pas. A l’horizon, apparaissaient d’un coté les montagnes rocheuses et l’on se demandait si on pouvait les atteindre. La nuit y était très fraîche. De l’autre côté, du sable à perte de vue. C’était l’une des régions les plus chaudes du monde.

C’est dans cet enfer, qu’un groupe de soldats vient d’être parachuté.

Son but : l’entraînement des meilleurs.

La mission : trouver un campement de base, dans une zone bien déterminée, pour libérer trois pseudos prisonniers.

Le groupe est formé de huit hommes et de deux femmes, leurs bérets arborent l’emblème très respecté par les autres corps d’armée : un aigle, posé sur un pistolet, une ancre de marine et un trident. Dix personnes appartenant aux SEAL (Sea, Air, Land : « Mer, Air et Terre »), s’avancent, avec leur paquetage, vers les rocheuses. Ils doivent arriver avant la tombée de la nuit, sans se faire repérer par les méchants.

— Bordel, qu’est ce qui m’a foutu cette bande de limaces dans mes pattes ?
— Colonel, c’est encore les deux poulettes qui nous retardent !

Le colonel James Rockwell, un ancien baroudeur qui a participé à tous les raids possibles, est un homme rude. Son visage est marqué par le temps et les coups durs. C’est un grand gaillard d’un mètre quatre vingt douze, tout en muscles, qui n’est pas du genre à abandonner ses gars, qu’il surnomme ses « petits ». Diplômé de grandes écoles militaires américaines, il arbore fièrement sa Silver Star, dont il a été décoré trois fois, par différents présidents. C’est un homme rude, franc, mais ses subordonnés sont fiers d’être sous ses ordres
.
— Qui ferme la marche ?
— Dawson et Frenchie, mon colonel !
— Mouais, les temps ont bien changé. Maintenant on met aussi des étrangers dans notre corps d’armée. Il va être temps pour moi de me retirer si je ne veux pas faire un infarctus
!
Janet Dawson, fille d’un grand ponte, travaillant au Pentagone, est une afro-américaine très douée en armement de pointe. Elle a fait ses preuves lors des sélections, à sa rentrée dans l’armée. De taille moyenne, des cheveux bouclés, très sportive, elle n’est cependant pas très douée pour les grandes manœuvres.

Frenchie, est une brune, aussi grande que sa partenaire. Elle a passé toutes sortes d’épreuves pour pouvoir entrer dans les Marines. De mère américaine, née en Louisiane, et d’un père français (d’où son surnom), elle possède la double nationalité. Elle a obtenu une dérogation spéciale du gouvernement français pour pouvoir faire partie de SEAL, dans le cadre d’une entente inter armées. Diplômée d’état, elle a un caractère bien trempé, et la faculté de manipuler les armes de toutes sortes. Elle a fait ses preuves dans les Marines, en mettant KO son instructeur, qui voulait la démotiver, et la faire sortir des rangs. C’est en voyant la rage dans ses yeux, que le colonel Rockwell décida de la prendre sous son aile. De son côté, elle a réussi à se faire respecter des hommes de sa section, tout en apprenant les techniques de combat du monde entier. Personne n’osait la défier, par peur de se retrouver à l’infirmerie. Frenchie, de son vrai nom Blandine Eboy, n’avait qu’un objectif : fermer la bouche à ces machos qui se prennent pour des surhommes. Alors que le colonel s’apprêtait à faire une réflexion, Frenchie le coupa net :

— Là-bas, mon colonel, j’ai aperçu une lueur, certainement un reflet !
— T’as des hallucinations, Frenchie, moi, j’ai rien vu !
— Ta gueule, Irvin. Tu ne verrais même pas le cul de ta mère, même si elle te le foutait sous le nez !
— Que tu sois une gonzesse ou pas, tu ne parles pas de ma mère comme ça !

Alors qu’il levait le poing pour donner une correction à Blandine, il sentit la fraîcheur d’une lame, sous le menton. Il arrêta net son geste, et fixa droit les yeux de celle qui tenait l’arme.

— Ne t’avise jamais de lever la main sur moi, connard, sinon, la prochaine fois, c’est tes boules que j’expédie à ta chère maman !
Les autres se mirent à rire. Le colonel attrapa la main de Blandine.